vendredi 5 décembre 2014

Ina est vraiment une fille très timide

Cet article est le dernier d'une série d'une vingtaine. Ils ne sont pas terminés (ni commencés d'ailleurs pour la plupart), mais je les insère pour qu'une fois rédigés, ils s'intègrent dans une chronologie à peu près cohérente, parce que c'est quand même pas mal le foutoir dans ce blog...

Ces articles traitent des principales rencontres que j'ai pu faire grâce à mon "bootcamp" durant lequel j'ai abordé un peu plus de 200 inconnues dans la rue.

Ina est une des dernières inconnues que j'ai abordé via le bootcamp. C'était bien après avoir commencé ces exercices et mon activité sur le field était d'ailleurs plus qu'épisodique à cette époque.

Et la façon de faire s'en ressentait puisque mes vieux démons m'ont repris à cette occasion : timidité et manque de confiance en soi se sont fait ressentir alors que, face à face dans le RER, Ina m'a envoyé quelques signes d'intérêt et un ou deux eye contacts... Mais je n'ose pas. Je m'en veux. Nous descendons à la même station et il me faut attendre d'être presque à la sortie, rongé par les remords, pour finalement prendre le taureau par les cornes et l'aborder.

Elle me reconnait comme étant son voisin de transport, semble timide et un peu apathique et, après avoir un peu insisté, elle me donne son numéro que j'utilise quelques jours plus tard pour l'inviter à prendre un verre, et nous nous retrouvons en tête à tête dans un Starbucks moins d'une semaine après l'avoir rencontré.

Ina est une jeune fille d'origine sénégalaise, musulmane, pas très grande et au visage assez fin. Elle parle avec un accent assez fort et est plutôt renfermée. Bref, pas vraiment attirante au premier coup d’œil il faut l'avouer. Mais une longue discussion avec elle, continuée dans l'expo temporaire à côté du café, permet de se rendre compte qu'elle est vraiment gentille et pousse immédiatement à l'empathie tant le sort semble s'acharner sur elle... Mais elle ne s'en plaint pas vraiment, il a fallut vraiment insister pour découvrir tout ça sur elle, elle semble vraiment résignée.

Mariée de force à un cousin germain dès son plus jeune âge, elle a finit par fuir cette situation et les relations avec sa famille s'en ressentent... Elle vit donc de manière clandestine dans notre pays et, après deux ans de travail au black, elle n'a plus grand-chose pour subsister. Bref, elle n'est pas vraiment in the mood for love, il faudra penser à la bagatelle une autre fois.

Quelques temps plus tard, Ina m'appelle après avoir fait une grosse bêtise et tenté d'utiliser une carte de crédit trouvée dans le bus. Je la sens vraiment au bout du rouleau et la rencontre très vite pour la rassurer tout en ne tombant pas dans l'angélisme... Je l'oriente vers des réseaux d'aide et lui donne des conseils juridiques pour le conflit qui l'oppose à son employeur.

Elle est au bord du gouffre alors qu'elle attend un gros chèque. Comme je l'avais fait pour Honorine, je lui prête donc un peu d'argent en attendant que sa situation ne s'améliore. Puis je la recommanderai chaudement pour un poste pour lequel nous attendons le verdict...

Finalement, elle a trouvé un emploi en Italie et est partie sans que je ne puisse lui dire au revoir, mais je crains qu'elle ne se soit fait encore berner avec un job payé uniquement au variable et où elle ne réussit pas à tirer son épingle du jeu. J'ai l'intuition que je ne vais pas tarder à la voir refaire surface.

Je crois que je suis trop gentil avec elle... Elle ne m'intéresse pas vraiment pour l'adultère, et je n'ai pas vraiment une âme de bon samaritain. Ce n'est pas mon trip de jouer le tonton protecteur non plus mais bon, elle a l'air de tellement en baver et cet argent représente tellement plus à ses yeux qu'aux miens... Elle n'a pas l'air de se foutre de moi, elle a juste l'air vraiment paumée.

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