jeudi 25 novembre 2010

Aicha alterne chauds et froids : un kiss-close peu convainquant

Jusqu'au dernier moment, Aicha laissa planer le doute sur le fait qu'elle viendrait ou non à notre rendez-vous, trouvant mille excuses bidons et cherchant à se faire désirer au maximum... Difficile de manifester son intérêt tout en ne paraissant pas désespéré, de se montrer attentionné et patient tout en ne passant pas pour un gentil toutou... C'est cet équilibre que je dus trouver pendant des jours, jouant tantôt les durs en imposant mon point de vue, tantôt paraissant indifférent comme quand elle me parla d'inviter un collègue et que je trouvai officiellement que c'était une bonne idée alors que je savais qu'il ne pourrait pas venir...

Bref, un jeu de chat et de souris, certes épuisant nerveusement (j'ai voulu abandonné plusieurs fois, me disant que ça n'en valait pas la chandelle), mais qui faisait terriblement monter la pression des deux côtés et qui me rendait de plus en plus désirable cette insaisissable berbère...

Les signes d'intérêt qu'elle montrait régulièrement me rassuraient tout de même : elle était manifestement jalouse quand, passant dans son service, je l'ignorais pour aller dragouiller une jolie collègue que je connais depuis bien plus longtemps qu'elle et elle se montrait alors de nouveau gentille jusqu'à ce que je craque et que je lui montre un peu trop d'intérêt : c'était alors à son tour de me mettre à l'amende en ne répondant plus à mes messages ou en coupant court à une conversation qui commençait à chauffer... Elle me parlait aussi régulièrement d'un collègue avec lequel elle ne parlait plus car il ne supporta pas, quelques mois plus tôt, son aptitude au chaud et froid alors qu'elle affirmait que son mari l'avait possédé en étant très patient et en acceptant ses caprices, voilà qui m'encourageait à persévérer...

L'interaction lors du déjeuner était toute différente : je la faisais rire à chaque instant, nous nous dévorions des yeux et Aicha se plaisait manifestement en ma compagnie... Je lui proposai une petite promenade après le repas et l'entraînait, l'air de rien, dans un coin isolé... Une fois sur place, elle se douta de quelque chose et voulut partir mais je lui saisis le bras, la tournai vers moi et, plongeant mes yeux dans les siens, je tentai de l'embrasser... Elle tenta de se dégager violemment mais, l'espace d'un instant, je sentis ses lèvres qui me rendirent le baiser et ses yeux qui se fermèrent de plaisir : sans ces petits signes, tout le reste de sa gestuelle et des mots qui suivirent auraient parfaitement collés avec ce qui se serait passé si elle n'avait pas été consentante, mais j'avais compris : elle avait envie de moi même si elle ne voulait pas l'avouer... Je continuai donc à l'embrasser, d'une façon qui auraient été très lourde et déplacée dans d'autres circonstances, mais je n'avais pas le choix... Elle jouait la même scène, ses mains me repoussaient, ses mots étaient clairs, mais ses lèvres et ses yeux ne jouaient pas le jeu et profitaient de moi... Elle semblait réellement paniquée, cherchant une issue du regard et tremblant de tous ses membres...

Je ne parvins pas à réfréner plus longtemps mon côté "gentil garçon" et finis par céder à ses gesticulations pour revenir dans la foule... Cependant, je parvins à l'entraîner dans un parc public où nous nous assîmes et nous parlâmes pendant une heure : de ses relations passées et de son mariage, mais aussi du fait qu'elle ne s'attendait pas à ce que je l'embrasse ou qu'elle n'imaginait pas un instant que je puisse envisager être infidèle... Elle ne voulut pas me croire quand je lui dis qu'elle n'était pas la première et expliquait son refus (c'est comme ça qu'elle le voyait même si ça me faisait sourire) par le fait qu'elle avait été surprise et qu'elle me voyait comme un ami, un confident (le coup classique, argh !). Elle me dit qu'elle devait réfléchir avant de s'engager avec moi... Bref, nous étions de retour en adolescence !

De retour au bureau, nous communiquâmes abondemment par le tchat interne de l'entreprise qui avait été le média que nous avons toujours privilégié, et elle me fit comprendre qu'elle était d'accord pour aller plus avant dans notre relation... J'étais aux anges et je passai un week-end guilleret... J'ai bien fait d'en profiter : la semaine qui suivit fut véritablement éprouvante... Alternant les chauds et froids, Aicha m'empêcha littéralement de dormir : elle donnait vraiment l'impression de jouer avec moi, me donnant l'espoir de rendez-vous à l'endroit où je l'avais embrassé avant de dire qu'elle plaisantait bien sûr, me demandant si je voulais l'accompagner au métro et retardant son départ pour finalement partir en compagnie d'un autre collègue... Bref, pour éviter la souffrance (car s'en était déjà arrivé à ce stade), je décidai de prendre des distances et, si je tombais parfois dans le panneau, je réussis le plus souvent à paraître détaché, patient et aussi joueur qu'elle... C'était manifestement la meilleure chose à faire : je reprenais un peu le contrôle de ce jeu de dupes et je pus tranquillement tendre un piège, puisque tel était manifestement la seule façon de l'attraper : à force de défis et de sous-entendus, nous nous mîmes d'accord pour un autre déjeuner quelques temps plus tard en nous laissant entendre que nous poserions peut-être l'après-midi qui suivait...

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