vendredi 15 octobre 2010

Râteau dans le bus

Une des premières anecdotes significatives qui me revient de ces tentatives de drague dans la rue est une petite histoire qui m'est arrivé dans un bus parisien. Cela nous arrive à tous, tout le temps (enfin pas tout le temps, mais souvent disons...) On accroche le regard d'une fille, un des deux détourne les yeux, les regards se recroisent une ou deux fois, parfois même un petit sourire. Et puis un des deux finit par descendre, et on lit des histoires d'"amours ratés" plein les pages du courrier des lecteurs de Metro ou des sites de petites annonces... Ça vous dit quelque chose ?
Et bien, ce jour là, dans un bus, assis dos à la route, j'ai dans mon champ de vision une femme d'une trentaine d'années, assise dans la dernière rangée, plutôt mignonne (on dit HB 7 dans le monde sans pitié de la drague) qui discute avec une autre un peu plus âgée et qui me regarde de temps en temps, avec des signes d'intérêt... J'applique les bonnes méthodes de la communauté avec plutôt pas mal de succès : attitude dominatrice, sourire, création du sentiment de "manque" après plusieurs eye contacts.

Tous les voyants semblant au vert, je me lève un peu avant ma station, m'avance d'un pas assuré et je l'aborde de manière directe avec un opener du genre : "bonjour, je vous ai remarqué et nos regards se sont beaucoup croisés. Je n'aurais pas le temps de lire tout le courrier des lecteurs de 20 minutes à la recherche de votre annonce disant que vous aviez remarqué un beau blond dans ce bus, donc je pense que le plus simple est que vous me donniez votre numéro afin qu'on puisse faire plus facilement connaissance..." Je lui tend mon téléphone prêt à recevoir le numéro en lui disant : "j'ai créé un contact "Jolie brune du bus"".
Inutile de vous dire que les deux dames ont été plutôt surprises. Malheureusement, la cible était déjà engagée dans une relation et manifestement son amie le savait, elle me le fait donc savoir en déclinant très gentiment. J'insiste un petit peu en lui disant que moi aussi je suis marié et que c'est juste pour prendre un verre, mais elle refuse de nouveau, en disant qu'il faut tout de même du courage pour venir l'aborder ainsi.

Au final, plutôt que la douleur du rejet que je redoutais, j'ai ressenti une sacrée fierté, la réaction de la demoiselle et l'interaction, quoique courte, a été agréable, même si le stress avant l'abordage était vraiment très fort... Bref, assez paradoxalement, on se sent bien mieux même après un râteau que lorsqu'on n'a pas franchi le pas et qu'on est rongé par les regrets et autres pensées peu constructives du type : "j'aurais dû dire ça, j'aurais dû aller la voir, peut-être que je vais la recroiser sur le même bus et je lui dirais ça..." Ça vous dit toujours quelque chose ?

2 commentaires:

  1. Je souscris entièrement à l'idée :il vaut mieux avoir des remords que des regrets en la matière !!
    Je l'ai expérimenté souvent. Et remarque je n'ai pas souvent eu de remords...
    Ah si une fois je me suis complètement ratée. Homme amoureux de sa compagne. Très mauvais ciblage !! Mais lui n'avait pas été très net dans ses intentions non plus. Quand on ne veut pas on n' allume pas hein ! c'est aussi valable pour les garçons que pour les filles !! :-)
    Carole

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  2. Oui, c'est marrant, mais si je ne l'avais pas lu, je n'aurais jamais imaginé qu'aborder une inconnue était aussi simple, indolore et gratifiant... Personne ne vous juge, les voisins s'en contre-balancent et la cible est toujours flattée et, si on reste courtois et poli, très rarement désagréable... Alors, plutôt que de me lamenter sur les centaines d'occasions ratées, j'ai décidé de m'y mettre à trente ans ! Ma timidité me retient encore beaucoup, mais je me dis que si je veux avoir des trucs à raconter dans ce blog, il va falloir que je me bouge plus...

    Quant à votre cas, j'imagine que c'est encore plus difficile pour une femme de franchir le pas et d'aborder un inconnu, la pression sociale doit peser... Mais qu'est ce que ce doit être gratifiant pour l'homme abordé ! Rien que pour ça je pense que je craquerais...

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