Ma jeunesse

Commençons par le commencement...

Rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter mon enfance, du moins pas maintenant... Mais plutôt les débuts de ma vie amoureuse, disons tout ce qui a pu expliquer l'émergence de relations extra-conjugales dans mon mariage...

Ce sera vite fait, car j'étais un adolescent très timide, réussissant bien, voire très bien à l'école, j'étais vraiment considéré comme l'"intello de la classe", même si je n'ai jamais été du genre à aller voir le prof à la fin du cours ou à lever la main pour donner les bonnes réponses... Déjà, j'étais trop timide pour ça, et en plus, ce genre de comportement m'a toujours ulcéré... Ajoutez à cela une petite taille, un visage dévasté par l'acné, une propension à se laver moins qu'une fois par semaine, des cheveux coupés par ma mère, des grosses lunettes de myope (pas les moyens de se payer des verres amincissants à l'époque) et des vêtements faits main (ma mère est douée de ses mains, mais quand même moins que les chinois de chez Nike...) et vous trouverez facilement la cible de la plupart des quolibets de la classe...

J'imagine que vous l'aurez vite compris, je n'avais pas un succès dément durant mon adolescence dans ce contexte et les rares fois où j'ai pris mon courage à deux mains pour déclarer ma flamme à une fille se sont soldés par des râteaux bien décourageants...
En fait, je n'ai connu sexuellement qu'une fille avant mon épouse. Les premiers bisous à 15 ans (mes tous premiers !), des ruptures suivies de rabibochages, et des instants magiques de découverte du corps de l'autre, le tout très progressivement, sur au moins 2 ans, surtout sous l'impulsion de la demoiselle, Malika, qui était certes aussi vierge que moi, mais qui avait le sang chaud (une guadeloupéenne).
Ce qui est probablement terrible dans cette histoire, qui a duré environ 5 ans en tout et pour tout, c'est que je pense que je ne l'ai jamais réellement aimé alors qu'elle était éperdument amoureuse de moi... Mais bon, je suis capable d'énormément de tendresse et de câlineries, même avec des filles dont je ne suis pas amoureux, donc il est sans doute facile de s'y tromper...

J'ai rompu avec Malika comme un malpropre, au téléphone, quelques jours après avoir rencontré celle qui allait devenir mon épouse. J'avais 20 ans. Malika a eu évidemment le cœur brisé, puis elle s'en est remis, elle a connu pas mal d'hommes avant de trouver son mari... Elle a eu une petite fille avec lui, puis, il ne l'a plus touché pendant des mois, malgré son comportement et ses envies volcaniques. Je sais tout ça car elle m'en a longuement parlé, quelques 9 ans plus tard, après avoir retrouvé ma trace, et peu avant que nous ne recouchions ensemble... Elle fut en effet ma première maîtresse après avoir été ma première conquête.

Voilà, nous avons fait le tour de ce qui a réussi à me faire plonger dans l'adultère, cette horreur que je ne pouvais pas comprendre, cette trahison infecte à laquelle je pensais que seuls les faibles, les lâches et les sans-coeur pouvaient succomber... Mais peut-être que c'est bien le cas, probablement d'ailleurs, et je fais donc partie de cette frange de la population masculine que je méprisais tant du haut de mes certitudes de jeune marié amoureux...